Argentat



Retour sur cette semaine découverte de la Dordogne à l'automne...
Partis le samedi 26 novembre au matin de Normandie, nous arrivons à la nuit aux alentours de 19 h sur Argentat et filons direct vers Mercoeur ou nous attend le gite réservé pour la semaine.
La température est douce pour la saison et l'orage qui arrive fera descendre plus de trente millimètres d'eau sur cette partie de la Corrèze dans la nuit !

Dimanche matin, grand soleil et vent léger venant de l'aval, nous découvrons enfin la rivière en prenant un petit coup de blanc sur les quais.
Pas mal de pêcheurs en place qui semblent ignorer les gobages à priori provoqués par des ombrets devant le vieux pont marquant l'amont du no-kill.
Petit tour comme il se doit au magasin des mouches Guy Plas et discution avec la personne en place dont nous retiendrons surtout ceci: "il est très difficile de prendre un ombre sur la Dordogne"... arg !
Autant le dire tout de suite, la réflexion ci dessus se sera montrée en ce qui nous concerne totalement vérifiée !!!
Mais bon, action...
perdue au milieu de la rivière...
Nous tentons notre chance à l'aval du parcours d'Argentat au niveau du lieu dit "le Chambon" du coté du site d'extraction de sable sur l'autre rive.
La rivière est magnifique, l'eau claire mais le niveau un peu haut et le débit plutôt soutenu, sans doute dû aux pluies de la nuit... activité nulle en surface et au bout de trois heures de pêche, pas vu un poisson.
Les autres pêcheurs ne font rien monter non plus... l'un d'eux m'explique qu'il était là en juillet et qu'il s'est éclaté durant des coups du soirs cours mais intenses mais ces derniers jours, rien.
Retour au gite ou nous digérerons cette défaite avec une bouteille de Morgon devant le poêle à bois... faut pas s'laisser aller !!!

Lundi, ballade dans les sous bois sous un temps humide...

panorama au dessus du lieu dit "le Temple" avec la Dordogne en fond
puis tentative de coup du soir totalement ratée pour cause de pluie intense... retour au gite: poêle à bois, Sauvignon.

Mardi, grand soleil, vent faible, température plus qu'agréable, nous descendons cette fois un peu plus bas à l'aval du Chambon.
La rivière est toujours aussi belle mais plus agitée sur ce tronçon.
Le soleil renforce les tonalités vertes des mousses gorgées d'humidité sur les rochers... un véritable tableau !


Vu la configuration sur ce tronçon, j'opte pour la naf mais le courant est vraiment puissant.
Pas une tape en l'espace de deux heures de pêche...il faut dire que les postes sont difficiles à atteindre car même avec de l'eau jusqu'à mi cuisse, le déséquilibre dû à la force du courant et aux galets tapissant le fond de la rivière fait risquer le bouillon à tout moment.
Nous arrivons ensuite sur un immense lisse ou je prend contact avec le bas de ligne de 7m réalisé la veille en me mettant en sêche... après deux nouvelles heures ( toujours sans gobages...), je remonte avec le projet de diminuer la longueur !
L'engin est maîtrisable mais la précision inexistante: le corps de ligne se pose convenablement sur la surface mais la pointe reste inévitablement en l'air avant de poser la mouche qui plane ( la planante quoi !) et atterrit n'importe où d'autant plus que le petit vent aval est toujours la.
Je reprendrais donc le principe de la formule Léonardo ( merci au forum de l'hameçon versonnais ) en ramenant le corps de ligne à 4m ce qui me donnera par la suite un bas de ligne complet d'environ 6m, largement suffisant pour un lanceur moyen tel que moi.

Le soir, en terminant le Sauvignon et en attaquant le Saint Chinian, nous décidons de contacter le lac de la Landie pour voir si une petite journée de pêche est possible dans la semaine... le gars à l'accueil me propose de venir dès le lendemain matin, une barque est libre, ce sera donc pour demain.

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Arrivèe vers 9h, accueil sympa devant un café et quelques explications:
vent, posts du poisson, type de pêche etc... et en conclusion: pêche de fin de saison ( ils ferment dans deux semaines ) pas facile.
Décidément, ça devient une habitude !!!
Je pars seul dans ma barque et je m'éloigne peu le temps de préparer le matériel.
N'étant pas équipé pour le réservoir, ce sera la 10 pieds soie de 5 et la pêche en noyée...du light.
Pas une tape jusqu'à l'heure du déjeuné...il semblerait que j'ai besoin de quelques conseils car mon train de mouche n'intéresse personne. Il faut dire que je bricole avec des mouches rivière espacées d'environ 70cm...sans doute pas adapté.
Retour au lodge ou nous nous attablerons avec d'autres pêcheurs devant des pieds de cochon et plus ample connaissance avec Franck, le guide qui officie sur le lac.
Le garçon est très sympa, passionné évidement et pas avare de conseils.
Il m'expliquera, entre autre, qu'il est absolument indispensable de pratiquer avec une "vraie' technique réservoir si on veut toucher un peu de poisson et pour la noyée, ce sera du "washing line" ou au moins un dérivé car avec le vent qui souffle aujourd'hui, 3 mouches espacées d'environ 1,5 m, demande une parfaite technique de lancé si on ne veut pas faire du tricot.
Il aura la gentillesse de me préparer un bas de ligne en fluoro 20 centième ou il installera deux mouches type réservoir anglais... j'en prends deux trois en plus, on ne sait jamais !
Retour dans la barque où cette fois Estelle m'accompagne... nous emmenons une ancre flottante qui nous permettra de gérer au mieux la dérive du bateau et remontons à l'extrémité des 30 ha (je crois...) du plan d'eau.
Je me mets en action... un peu plus abrité à cet endroit, lancer les deux mouches à 15m ne pose pas de problème... la technique réside ici dans le fait de stripper en résorbant le mou de la dérive et ça marche: après 10 mn, une tirée bien lourde et c'est parti !
le bas de ligne se balade autour de la barque et l'arc accrochée à la mouche de pointe ne se montrera qu'après quelques minutes, toujours prête à filer dès qu'elle aperçoit l'épuisette dans laquelle Estelle tente de la faire entrer...

Puis elle se rend...


Immortalisation et retour à l'élément liquide sous les bons soins d'Estelle...


Je me ferais démonter mon bas de ligne par la suivante... adieu fluoro, je repasse en nylon 20 centièmes, ça marche aussi.
Nous mettrons deux autres poissons dans la barque et je me ferais casser encore une fois.
La nuit tombe, il fait un froid de canard, il est temps de rentrer.
Nous nous réchauffons un peu au lodge avant de repartir en échangeant avec d'autres pêcheurs... ça aura été une super journée, je vous conseil vivement le lac de la Landie.

Retour au gite... on a bu quoi... j'sais plus...

Jeudi fin de matinée, le soleil brille sur la Corrèze et la température frôle les 25° sans vent, une vraie journée de printemps!
Nous décidons aujourd'hui de la jouer street fishing et arpentons les quais d'Argentat en admirant la rivière magnifique sous cette lumière...mais toujours point trop de gobages, un petit peu quand même.
Avant le vieux pont comme d'habitude ( il semblerait étrangement qu'à cet endroit, même la banquise ne pourrait les stopper !), et sur le no kill, ronds très sporadiques à la surface.
Tout en mangeant assis sur un banc au bord de l'eau, je tente d'expliquer à Estelle les subtilités de la dérive avale et justement, un rond bien marqué se produit de façon répétée juste devant nous... une aubaine pour illustrer mon propos !
Je me met en position et lui montre la manip en restant ( enfin je le croyais !) en dehors du champ d'action du poisson pour qu'elle puisse elle même le tenter mais, à la troisième démo, l'ombre monte et se saisie de la mouche !... évidemment je ferre et le poisson se trouve accroché !


Bon... reste plus qu'à trouver un autre gobage accessible.
Nous continuons donc la descente vers l'aval du parcours jusqu'au virage après le pont neuf mais rien de notable à la surface.
Nous traversons, remontons en tentant quelques gobages sur la rive ombragée mais sans succès.
Nous arrivons enfin face aux quais dont nous sommes partis ce midi ou les gobages eux ne semblent ne pas avoir cessé et même redoublé le soleil déclinant.
Cette fois nous tentons notre chance sur l'invitation d'un pêcheur déjà en place que nous avions rencontrer peu de temps avant ( en discutant, l'homme nous dit qu'il est de Falaise ! le monde est petit ).
Il n'était parvenu à un quelconque résultat et à vrai dire, nous n'y arriverons pas non plus... ni le pêcheur en face d'ailleurs... pfff.
Il est temps de plier, de toute façon nous n'y voyons plus rien... les proprios du gite nous ont invité à l'apéro pour découvrir une recette locale au nom imprononçable, sorte de crêpe cuite au four, sympa.

Vendredi 1er novembre...
le pêcheur de Falaise qui semble connaître le coin car il y descend régulièrement nous avez annoncé la veille que normalement le débit de la Dordogne devrait nettement baisser pour cause de jour férié...enfin !!!
C'est donc plein d'espoir que nous descendrons sur Baulieu le lendemain matin sous un ciel couvert et un vent quasi nul... cette fois, ça pourrait bouger, yes !

Beaulieu ne nous emballe pas plus que ça, je décide de remonter le parcours et nous stoppons au pont qui enjambe la rivière à Brivezac au lieu dit le Cheyroux je crois.
Le niveau et le débit ont effectivement bien baissé et le grand lisse à l'amont du pont est percé de ronds bien marqués.
Les poissons sont sur toute la largeur de la rivière, même pas besoin de jouer les cadors du casting, ce qui tombe bien vu que je n'en suis pas un !
La double traction et moi sommes fâchés...

pont du Cheyroux
C'est partis, tout y est, le temps, la rivière, les gobages, impecc... nous ne ménageons pas nos efforts... on en a fait de la dérive et en s'appliquant !
Posé de la mouche hameçon de 20 sur fluoro de 10 centième bien en amont des posts avec le mending qui va bien pour que le bas de ligne reste bien en arrière et tout... pas réussi à en accrocher un, ils nous ont mis la misère !!!... ces bestiaux sont d'une méfiance qui ne trahira pas ce que nous avons entendu, pas croyable !
Je sauverai tout de même l'honneur avec une jolie truite accrochée dans l'accélération du courant...



Ouaf ???
La nuit tombe, nous rentrons... fin du séjour, nous trinquons à ses vacances devant une bouteille de sauvignon... on aime ça nous, le sauvignon...

Départ le samedi matin vers la Normandie, les images plein la tête et même si le succès aura était moins que moyen niveau pêche, cette rivière a quelque chose d'hypnotisant, tant d'endroits encore à découvrir... je n'ai personnellement qu'une envie, y retourner !
... et toi chérie ?

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